Le crowdfunding pour financer l’innovation
Le crowdfunding est un mode de financement participatif qui s’est beaucoup développé au cours des cinq dernières années. Porté par des plateformes communautaires comme KissKissBankBank, KickStarter, Ulule, MyMajorCompany (…), ce système met en relation des projets et des internautes. L’avancée des projets est visible en direct (objectif, somme récoltée, jours de campagne restants, contributeurs). Il existe plusieurs formes de crowdfunding :
– Le prêt entre particuliers ou pour financer des entreprises.
– Le financement participatif en capital
– Le don.
– La production communautaire, modèle où les investisseurs sont aussi coproducteurs.
– Le microcrédit solidaire en peer-to-peer (par exemple Kiva, Babyloan ou MicroWorld).
En ce qui concerne les dons, beaucoup de projets proposent des contreparties matérielles. Elles se présentent par palier, au plus vous donnez au plus vous recevrez de cadeaux (goodies, remerciement, produits…). C’est le moyen d’attirer plus de donateurs, mais aussi de les fidéliser à la marque. Les internautes font bien plus que donner de l’argent : ils viralisent le projet ! Et il arrive que ce bouche à oreille résonne jusqu’à d’important business angels. La start-up parisienne Lima avait soulevé 1.2 millions $ sur Kickstarter attirant des donateurs du monde entier. En 2013, cette plateforme a injecté 480 millions de dollars dans près de 20.000 projets !
« Le plus célèbre exemple de crowdfunding est la dernière campagne de Barack Obama aux USA financée par le grand public à hauteur de 150 Millions de dollars. Évènement unique au monde, ce ne sont pas que de riches industriels qui ont façonné la victoire de leur candidat mais des centaines de milliers de gens qui ont, en moyenne, donné 80 dollars sur internet pour porter le premier afro-américain à la tête des USA.» nous rappelle KissKissBankBank.
Pour rappel, Lima est un petit boitier de la société franco-américaine Cloud Guys Corp qui permet de stocker vos données privée sur un Cloud et d’y avoir accès instantanément sur n’importe quel terminal fixe ou mobile, peu importe le volume des données stockées (vous pouvez donc accéder à 2To de données depuis votre tablette). Son succès est la preuve d’un phénomène évident : l’engouement pour les nouvelles technologies ne cesse de croitre.
Les start-ups sont rachetées des millions d’euros par les grosses firmes de la Silicon Valley. Les objets connectés se multiplient à tour de bras révolutionnant notre quotidien (smart Watch, Google Glass, bracelet anti coup de soleil, bracelet pour le cardio training, cafetière connectée au réveil …). Cette course à l’invention la plus High Tech pousse de nombreux entrepreneurs à financer leurs prototypes par le crowdfunding, mesurant au passage leur attractivité. Les projets technologiques sont les préférés des donateurs !
Voici une sélection d’objets du futur qui ont été financés ainsi :
– Le casque de réalité augmentée Oculus Rift (racheté par Facebook)
– La souris d’ordinateur qui se porte à l’index Mycestro™
– Le drone piloté par la pensée Puzzlebox Orbit
– Le mini scanner qui examine vos signes vitaux Scanadu Scout
– La caméra-balle qui filme à 360° Panono
– L’ampoule la plus écologique du monde Nanolight
– La montre GPS Leikr
Mais pourquoi financer ces projets ?
Une mutation économique a lieu depuis plusieurs années. Il ne s’agit pas d’une révolution, mais plutôt d’une multitude de petits changements portés par les NTIC.
Tout d’abord le crowdfunding n’est pas un simple don. Au travers de celui-ci, le contributeur devient acteur du projet. Une fois son nom inscrit parmi tous les autres il en suit l’évolution, communique dessus, incite ses amis à s’intéresser au financement participatif. Le contributeur devient fièrement le porte étendard du projet, il s’implique. Le porteur de projet est encouragé par une communauté qui ne souhaite qu’une chose : son accomplissement. 74% des sondés par une étude AdoctA déclarent que s’ils devaient donner via une plateforme de crowdfunding, ils deviendraient un « ambassadeur acharné » de la marque !
Et là est tout le changement macro-économique : la contribution. Le crowdfunding par le don est un mode de financement désintérmédié, pas de financement par le marché ni par les institutions bancaires. Comment interpréter cela après la crise des subprimes et la crise financière que nous avons récemment traversées ? L’économie devient collaborative. On parle désormais de financement, de consommation, de production participative. C’est un partage plus naturel des ressources et des connaissances.
Enfin, les contreparties matérielles évoquées au début de l’article sont devenues courantes. C’est un moindre coup pour le donneur car il reçoit quelque chose en échange de son don. C’est d’autant plus vrai dans le milieu artistique, où bien souvent les donneurs reçoivent des liens de téléchargement (jeu, musique, film) ou des biens tangibles (CD, DVD, affiche) ; et dans la technologie où un certain palier de don vous fait bénéficier de l’objet à un coût bien inférieur à son futur prix de commercialisation.
Toujours d’après AdoctA, voici quelques chiffres sur le crowdfunding :
Secteurs des projets préférés :
– La technologie et l’innovation (21%)
– Le développement durable (16%)
– La santé (10%)
Les motivations essentielles des donneurs :
– Aider un projet (20%)
– Participer à un projet (19%)
– Obtenir un retour sur investissement pour le crowdfunding d’entreprise (12%)
Quelques chiffres de KissKissBankBank :
Valeur moyenne des contributions : 63€50
Les contributions moyennes sont plus élevées dans le secteur du design et des inventions (117€)
Les contributions moyennes sont plus faibles dans le secteur du livre et de l’édition (48€)
Les projets musicaux rencontrent le plus de succès (66%)
Les projets vidéoludiques rencontrent le moins de succès (26%)
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